11 déc. 2012

Lecture, cinéma et adaptation ...

Dernièrement, j'ai lu "Mauvaise fille" de Justine Lévy. Ce choix ne s'est pas fait par hasard; j'avais vu quelques jours auparavant la bande-annonce au cinéma de son adaptation. Séduite par le synopsis, je m'empressais donc d'acheter le livre et de le dévorer en quelques jours. Justine Lévy a la particularité d'avoir une écriture franche, vive, tranchante, ne laissant pas de place au sentimentalisme et aux aprioris. Le speech du livre: Louise voit sa mère rechuter de sa rémission de son cancer du sein en même temps qu'elle apprend sa grossesse. Je suis très mauvaise pour faire des résumés mais c'est à peu près ça. 
Avec cette autobiographie, on suit donc ces deux femmes dans la découverte d'elles-mêmes, de l'autre, de leur capacité à aimer, à pardonner, à avancer dans la vie et à affronter plus ou moins bien la maladie. Je suis donc allée voir le film la semaine dernière et j'en suis ressortie charmée par la prestation de Carole Bouquet (quelle classe cette femme!) et pas emballée du tout par celle d'Izia (comme quoi tout le monde ne peut pas être acteur!). Au delà de ces quelques soucis d'interprétation se pose la question de l'adaptation. Ici, Justine Lévy a participé à l'écriture du scénario et on sent d'ailleurs son empreinte dans les dialogues mais elle a laissé le soin à Patrick Mille de le réaliser. Il est très rare que je sois satisfaite d'une adaptation. 
La tâche est rude en effet. On s'est tous fait notre propre film dans notre tête pendant la lecture et le voilà bouleversé par le passage à la réalité. Il peut s'agir de petits détails ou de changements drastiques ("My sister's keeper"; c'est bien à toi que je pense)(en même temps, on peut me dire qui s'est dit "Tiens et si on changeait la fin?!"). Soit trop de choses sont changées ou omises laissant une histoire amputée, soit on essaye de mettre tout le livre et on en oublie l'essentiel: la magie de l'imagination ("The Time Traveller's Wife"). Ou des fois, c'est pire encore: on préfère le film au livre (très rare pour ma part, peut-être avec "The Horse Whisperer"). 
Et des fois, de rares fois qui font qu'on espère et qu'on essaye toujours, qu'on se dit que peut-être cette fois-ci sera la bonne. Par exemple avec "Un heureux événement" d'Eliette Abécassis (film réalisé par Rémi Bezançon avec Louise Bourgoin et Pio Marmaï), ou encore "L'amour dure trois ans" écrit et réalisé par Frédéric Beigbeder. Si ça se trouve, c'est ça la clef de la réussite: laisser l'écrivain transposer son œuvre sur le grand écran (même si les français sont encore très frileux avec les artistes touche-à-tout...).

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